September 1, 2022

Les sites archéologiques de Māhāsthangarh du Bangladesh et la contribution française à ses fouilles archéologiques

LOKOGANDHAR ISSN : 2582-2705
Indigenous Art & Culture

M. Prasad Barve

Résumé

Le Bengale entier (non – divisé) est riche des sites anciens archéologiques.  Sa géographie arrosée de fleuves et de rivières a façonné son histoire causant l’éveil et la chute des grands centres du pouvoir économique et politique.  Mahasthan, un petit village perché aux bords de la grande rivière d’alors de Karatoyā de ‘Rajshahi Division’ au nord du Bangladesh actuel, n’y est pas d’exception. Mahasthan était un des grands centres urbains de l’Inde du 3e siècle Av. J.-C. Cette cité fortifiée était la capitale de l’ancienne région ‘Pundra Bhukti’ et était appelée ‘Pundranagar’.

Ce site archéologique a été découvert en 1879 par Alexander Cunningham. En 1907 une étude sérieuse a été conduite par M. Nandi, le ‘district engineer’ d’alors. C’est de l’an 1993 jusqu’à l’an 1999 qu’on voit la France présente dans les fouilles de ce site vital. Grâce à la coopération Franco-Bangladeshi. Cette excavation se compose de18 couches, chaque couche indiquant une continuité périodique des époques datant du 4e  siècle AV. J.-C. jusqu’au 18e (?) siècle Ap. J.-C.    

Mots clés : – Varendra / Barind, 3e siècle Av. J.-C., inscription enBrāhmi, archéologuesfrançais, 18 couches.

Après la grande Civilisation d’Indus-Saraswati qui témoigne la Première Urbanisation en Inde, c’est après presque mille ans, que l’Inde voit sa Deuxième Urbanisation à partir du 6e siècle av. J.-C. Cette Deuxième Urbanisation est marquée de différents centres politiques, d’un épanouissement de commerce, d’une floraison d’art, des pièces de monnaie en métal, un usage répandu de métal, d’une poterie spéciale, des villes fortifiées, de la vie humaine bien stable et d’encore d’autres aspects. Au courant de cette Deuxième Urbanisation, au 3e siècle av. J.-C.estnée une habitation urbaine, dans la région qui est connue plus tard comme Varendra (appelée aussi Barind) au Bengale du Nord actuel. Ce site qui se situe aujourd’hui au Bangladesh, s’appelle aujourd’hui Mahāsthāngarh .

L’emplacement de Mahāsthnāgarh 

La plupart de topographie du Bengale et ainsi du Bangladesh actuel est plate formée des dépôts alluvionnaires de la Gangā, de la Padmā, du Brahmaputra-Jamunā et de la Meghnā qui sont les fleuves principaux du Bengale y compris leurs affluents et défluents. Quelques étendues de terre comparativement élevées ponctuent ce vaste aplatissement. L’une des celles-ci est celle de Varendra ou de Barind qui se situe dans la partie du nord-ouest du Bangladesh. Notre site de Mahāsthāngarh est situé sur la lisière de l’est de cette étendue.

Cette lisière de l’est est marquée par le courant de la petite rivière nommée Karatoyā qui est l’affluent de Brahmaputra-Jamunā. Mahāsthāngarh, n’est qu’un petit village aujourd’hui. Administrativement, il est au Shibganj ‘upzilā’ du ‘district’ de Bogurā (Bogra) de la ‘Rājshāhi Division’ du Bangladesh.

Le nom

Un centre important sous les dynasties empiriques des Maurya, Shunga, Gupta, Pāla et Sena de l’Inde ancienne, Mahāsthāngarh (aussi nommé ‘Mahāsthān’) était jadis appelé Pundranagar qui était la capitale du royaume de Pundravardhan ou de la région nommée Pundrabhukti.

Le mot (le nom) ‘Mahāsthān’ tout au fond veut dire ‘le Grand Lieu’ ou ‘le Lieu de Grande Importance’. En ce qui concerne la première mention de ce nom, on le trouve dans l’œuvre sanskrite nommée ‘Ballālacharita’ du 13siècle ap. J.-C. On trouve le nom ‘Mahāsthān’ dans encore une œuvre intitulée ‘Karatoyā Mahātmya’, la mêmeœuvre fait mention de la même ville comme ‘Pundrakshetra’ et ‘Pundranagar’ qui veut dire ‘la Terre des Pundras’ et ‘la Ville des Pundras’ respectivement.

La première mention du peuple ‘Pundra’ est témoignée dans les textes de ‘Aitareya Brāhmana’ et ‘Aitareya Āranyaka’ d’environ 8siècle av. J.-C., selon l’opinion commune, quoique d’autres experts les datent à la période beaucoup plus antérieure. Et la mention du royaume appelé ‘Pundra’ (la partie du Bengale du nord actuel) se trouve dans les textes anciens de ‘Matsya Purān’ et celui de ‘Vāyu Purārn’ datant selon l’opinion acceptée généralement au 4e siècle AP. J.-C..Dans la grande épopée‘Māhābhārat’ aussi on la référence que dans une bataille, l’un des cinq Pāndavas, Bhima bat et tue Pundraka, qui est le seigneur des Pundras.

La période

Comment a-t-on pu assigner la date à ce premier centre urbain du Bengale? Une plaquette de pierre à chaux dont une partie est cassée (et ainsi une partie d’inscription perdue), a été découverte par hasard le 30 novembre 1931 au village de Mahāsthāngarh du district de Borga (‘Bogurā’ en Bengali) du Bengale indien et uni d’alors. C’était une découverte d’une importance sans parallèle en ce qui concerne ce site. Cette paléo inscription est la toute première évidence épigraphique du Bengale.  Elle montre, entre autres, aussi que la région de ‘Pundravardhana’ avec le chef lieu ‘Pundranagara’ était une partie du grand empire des Maurya, elle fournit l’information concrète de la première urbanisation du Bengale ancien. Elle manifeste aussi la politique bienveillante de l’état de l’empire des Mauryas.

Cette petite plaquette de 4cm, 4mm X 5cm, 7mm porte une inscription de six lignes en langue ‘prakrite’et pour être précis, le ‘Prakrit māgadhi’ (Prakrit de la région de Magadh) et en écriture ‘Brāhmi’. Le style de cette écriture, on peut le monter à la période de la grande dynastie des ‘Maurya’s. Donc, en se basant sur la paléographie, on peut constater que l’écriture est du 3e siècle av. J.-C., ainsi de l’époque de l’empereur Ashoka. Cette inscription, selon la traduction del’indologue D. R. Bhāndārkar, est un ordre au ‘Mahāmātra’ ou gouverneur local de ‘Pundanagal’ (la version en Prakrit du nom Sanskrit de Pundranagar) de vider les réserves de céréales et la trésorerie de l’état et de distribuer des céréales et des pièces (de monnaie) au publique, en cas de désastres, de calamités et d’état d’urgence, et de les ( les réserves et la trésorerie) réapprovisionner après.

Le Système fluvial de Tistā – Karatoyā

Comme nous avons déjà vu, le Bengale, comme une unité géographique et administrative, est une terre très spéciale et différente, bénie de grands fleuves et de leurs affluents ainsi que de leurs défluents. Cette terre des rivières est majoritairement plate et sans doute alluviale dont la culmination est le gigantesque delta de Gangā – Brahmaputra – Meghnāappelé aussi comme celui de ‘Sundarban’, qui est le plus grand delta du monde. Ce Bengale, ainsi, est entrecroisé de différents systèmes fluviaux qui sont en train de décider le destin de différents villes et centres depuis des siècles. Ces eaux adouent la prospérité et aussi maudissent la ruine. Les grands centres politiques, de pouvoir, de commerce du Bengale depuis des siècles voient leur ascension à la gloire et leur chute au néant grâce à ces courants d’eau et à cause de ces rivières qui changent de cours.

L’un de ces systèmes fluviaux important du passé était celui des rivières Tistā et Karatoyā. La grande Tistā alimentait la grande Karatoyā et à son tour la très grande Karatoyā se jetait dans le Brahmaputra. Aujourd’hui, ni la Tistā n’alimente la Karatoyā , ni la Karatoyā se jette dans le Brahmaputra. La toute petite rivière Karatoyā d’aujourd’hui du Bangladesh du nord, était comme une ‘mer’ et une grande rivière importante d’autrefois. La Tistāqui est toujours une des grandes rivières, alimentait la Karatoyā. Cet axe du nord-sud de Tistā – Karatoyā était un axe fluvial très important de l’époque. Cet axe nord-sud se servait comme l’axe principal pour le transport et le commerce parcourant les directions du nord et du sud dans le Bengale, cet axe étant étendu des Himālayas jusqu’à l’océan indien. Situé juste au bord de cette grande Karatoyā ancienne, l’ancien Pundranagar occupait ainsi une place stratégiquement importante.

L’exploration et excavations du site de Mahāsthāngarh

Le célèbre Alexander Cunningham,un des plus grands noms de l’archéologie indienne, découvre ce site en 1879 et note ses observations dans son ‘Report from a tour in Bihar and Bengal in 1879 – 1880. From Patna to Sunargaong’, publié par ‘Archaeological Survey of India, Calcutta, 1882’. Il avait déjà visité le site (peut-être le premier officier britannique à le visiter) en 1789 où il avait aussi entrepris une exploration superficielle. La deuxième personne importante du gouvernement britannique du Bengale d’alors (le Bengale non-divisé) était  l’officier britannique Francis Buchanan- Hamilton qui a fait entre 1807 – 1814 le levé du Bengale d’alors, qui était un immense travail, et a préparé un compte rendu . Les premières fouilles archéologiques de Mahāsthāngarh en sens vrai ont été conduites sous la direction de K. N. Dikshitde ‘Archaeological Survey of India’ en deux phases, 1929 – 1930 et 1934 – 1936. C’est Alexander Cunnigham qui, après avoir étudié les documents comme celui du moine chinois Hiuen Tsang, celui de la ‘Rājatarangini’ la chronique métrique légendaire et historique du Kashmir et du nord-ouest du sous continent indien écrit en sanskrit au 12e siècle AP. J.-C. par le célèbre Kalhana, et celui du Lama tibétain Tārānāth du 16e siècle AP. J.-C., qui en 1879 établi le fait que ce site de Mahāsthangarh même était la capitale de la région de Pundravardhan. C’était un grand accomplissement.

Après les  premières fouilles archéologiques du site de Mahāsthāngarh menées en 1928-29 par K.N. Dikshit d’‘Archaeological Survey of India’, on a parfois conduit des fouilles du site. Ces fouilles ont déterré un trésor de restes structuraux et d’objets mobiles. Mais ce n’était pas assez par rapport à l’ampleur du vaste Mahāsthāngarh qui était le premier centre urbain du Bengale. Donc pour établir une séquence culturelle et historique logique de ce site tellement important, on avait besoin d’amener d’avantage des fouilles beaucoup plus extensives que d’autrefois. Et dans l’état de cette exigence essentielle est arrivée la proposition de la part des archéologues français. Cet offre des français pour avoir une collaboration avec le Bangladesh afin de travailler ensemble a été accueilli à bras ouverts. Alors le gouvernement du Bangladesh et celui de France ont signé un accord en 1992 et ainsi le chemin d’un grand projet de collaboration Franco-Bangladeshi d’entreprendre des fouilles à Mahāsthāngarh a été ouvert. Du côté du Bangladesh ces fouilles étaient exécutées sous la direction de Abdul Hashem Miah (en 1993) et ensuite de Md. Shafiqul Alam (de 1994 à 1999).

Les fouilles de Mahāsthāngarh par l’équipe des archéologues français(réalisées entre1993 – 1999)

Cette activité conjointe a été lancée en février 1993. Elle était exécutée sous la direction de Jean – François SALLES, (Directeur d’alors, de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique ,CNRS) avec le concours de Marie – Françoise BOUSSAC du côté français.  Cette activité du côté français était entreprise par Mission Française de Coopération Archéologique au Bangladesh menée par Maison de l’Orient Méditerranéen – Jean Pouilloux, Lyon sous l’égide de Ministère des Affaires Étrangères de France. Les fouilles étaient limitées au côté et sur le rempart de l’est de la citadelle. Cette activité a relevé les restes de différents types et de la longue période d’à partir du 4e siècle av. J.-C. jusqu’au 13e/14e siècle AP. J.-C.

Il faut noter que le travail préliminaire du côté français de ce domaine a été effectué par l’archéologue éminent français Klaus RÖTZER en 1993.

Notre présente discussion est basée sur le premier rapport provisoire publié par ‘Department of Archaeology, Government of Peoples Republic of Bangladesh’ en 2001.

Comme c’est impossible d’excaver le site entier de Mahāsthāngarh le terrain exact lui-même à fouiller a été fixé en novembre 1992, on a tenu en compte quelques morceaux spécifiques de terre pour l’exploration. Et c’était quelques tertres bas artificiels et quelques secteurs plutôt plats et vièrges. Cela a donné un vaste terrain près du rempart de l’est. Ainsi le terrain exact à fouiller comprenait une partie du rempart lui-même et une bande de terre ‘faisant face à l’est-ouest’. Encore un morceau de terre a été compris comme convenable et c’était au coin du sud-est du site. Le but primaire de cette activité était de voir la série des couches de terre avec les restes archéologiques sous la surface actuelle du terrain.

Même si, par rapport à l’immensité du site, seulement un petit terrain sera exploité, les résultats de cette excavation seront utiles à réinterpréter ou à donner un nouveau sens aux données sorties des fouilles de jadis et à celles qui seront sorties en avenir.

Le terrain à excaver était divisé en 30 tranchées carrées des dimensions uniformes de 6 m. X 6 m. (selon la conformité à la norme du Bangladesh) qui comprenaient aussi une partie de rempart.

Vers la fin de cette saison des fouilles par les experts du Bangladesh et de France un séminaire était organisé à Lyon en août 1998 sur ces fouilles de cette cité antique du Bengale. Lors de cette réunion sur les fouilles de Mahāsthāngarh, les experts des deux pays sont arrivés à établir la même seule séquence des couches et ainsi des périodes. On a affirmé les18 couches, et l’on parle de cela comme “stratigraphie-98”, la couche 1 étant tout au bas ou le plus bas et révélant la période la plus ancienne et la couche 18 étant la plus près de la surface de la terre ainsi étant tout au dessus de la séries de ces 18 couches et représentant la période la plus récente.

Les 18 couches

Voyons maintenant très en bref, ce que dévoile chaque couche, de l’antiquité jusqu’à la modernité, couche no 1 étant la couche de l’occupation la plus ancienne du site par l’homme et la couche no 18 étant la couche de l’occupation du site par l’homme la plus proche au présent.

Couche 1

C’est la couche qui se trouve à la dernière profondeur des fouilles. C’est la couche la plus basse de l’excavation. C’est la couche de la première occupation de l’homme de ce site. Ici on a trouvé une dépression qu’on interprète comme un bassin immense naturel qui servait comme un réservoir d’eau et aussi comme le lieu d’où on extrayait de l’argile très fine et homogène pour la poterie. Comme le matériel culturel on a trouvé une très petite quantité de charbon et de NBPW (Northern Black Polished Ware) c’est à dire de la poterie du style des Articles Noirs et Polis du Nord. C’est la couche la plus basse de la stratigraphie ainsi la couche montrant la toute première habitation de l’homme de cette cité la plus antique du Bengale. Même si cet endroit est très près de la rivière, on n’a pas de trace du fait qu’il était touché par l’inondation de la rivière, probablement grâce à sa situation physique d’être situé à une hauteur. Cette situation d’être toute au bord d’une grande rivière et à la fois d’être sur une élévation était très favorable pour l’habitation humaine. Malgré cela ici on n’a pas eu de preuves structurales. On peut dire que cette couche appartient à la fin du 4siècle et début 3e siècle av. J.-C.

Couche 2

C’est la couche où on trouve pour la première fois les restes de construction. Les matériaux utilisés par les occupants étaient de la terre, du bois et des briques de la terre cuite. Les restes, entre autres, d’un plafond bien fait et un trou de poteau aussi étaient découverts. On y a trouvé aussi des morceaux en bronze, un assemblage de poterie fine. On peut dire que cette couche appartient à la fin du 4e siècle et début 3e siècle av. J.-C.

Couche 3

Nul changement architectural n’est observé dans cette couche. Mais on a trouvé des restes beaucoup plus nombreux de construction par homme dans cette couche par rapport à la couche précédente. En ce qui concerne la poterie, on a trouvé des morceaux des tasses, des assiettes, des pots ou des jarres à stockage ou de rangement et un fragment d’un vase décoré de motif de deux êtres humains. On peut dire que cette couche appartient à la fin du 4e siècle et début 3e siècle av. J.-C.

Couche 4

On a trouvé une zone d’habitation humaine. Les constructions en ‘pisé’ cela veut dire ‘la maçonnerie faite de terre argileuse délayée avec des cailloux, de la paille, et comprimée’ et avec un foyer avec une quantité considérable de charbon. Beaucoup de poterie d’une variété a été découverte. On peut dire que cette couche appartient à la fin du 4e siècle et début 3e siècle av. J.-C.

Couche 5

Cette couche est séparée des premières 4 couches par des sédiments de 0,50 mètres ce qui démontre une séparation culturelle avec les premières 4 couches. Ici on observe 3 types de nouveautés –D’abords ici on la première preuve des tuiles de toit, ici elles étaient cassées .Ici on a l’indication des toits de tuiles pour la première fois sur Mahāsthān. Cela peut indiquer que les toits des logements humains avaient un toit de chaume. Puis plusieurs morceaux de briques à terre cuite indiquent leur usage en construction des murs des habitations. Et troisièmement de nombreux objets d’usage quotidien comme des plaques moulées de terre cuite, des perles et des anneaux de terre cuite pour des doigts. A part cela nous voyons ici la présence des puits, des perles en pierres différentes, des tiges de bronze, des figurines d’animaux de terre cuite etc. Tout cela montre une poussée de production matérielle, ainsi de la prospérité de Pundranagara alias Mahāsthāngharh. On peut dire que cette couche appartient au 3e siècle av. J.-C.

Couche 6

On a découvert une superficie d’environ 40 m2  d’habitation des maisons en terre. Les fouilles ont jeté une probable lumière sur une salle de stockage couverte de toit en tuiles et qui s’est écroulée à cause d’un incendie. Outre que cela, on a déterré aussi des jarres à base convexe, des figurines de terre cuite d’animaux, des perles de différentes sortes de pierres semi-précieuses, des pièces de monnaie en cuivre coulé, des pots en cuivre, des fragments de pierres sculptée, une feuille d’or. C’est pour la première fois qu’on trouve les pièces dans ces fouilles et dans ces couches. On voit que cette couche de ces fouilles montre une présence des gens assez aisés. On peut dire que cette couche appartient au 3e siècle et début 2e siècle av. J.-C.

Couche 7

Les restes découverts dans cette couche sont semblables à ceux des couches 5 et 6. En plus on a trouvé aussi une lampe en bronze, un miroir en bronze, des perles en verre et en différentes pierres semi-précieuses, des boucles d’oreille en terre cuite, des figurines des animaux et des humains en terre cuite, une hache en fer, le plancher de briques cuites, beaucoup de bols et des plaques – les deux en terre cuite, des tuiles en terre cuite, des fragments de puits à anneaux de terre cuite, des tiges d’antimoine, des dépôts de charbon, etc.  Cette couche démontrant une richesse est surmontée d’une strate montrant une destruction par un incendie. Toute cette couche montre une prospérité matérielle. On peut dire que cette couche appartient au 3e siècle et début 2e siècle av. J.-C.

Couche 8

On a excavé cette couche plus largement que les autres couches précédents. C’était une maison à deux pièces. Elle était construite en matériel de construction plus raffiné et avancé et le plancher du maison était fait mieux que ceux d’auparavant. Les objets fabriqués de cette couche comprennent de nombreux plaques en terre cuite au style ‘Shunga’, de la bijouterie comme des pendentifs en or, bijoux en bronze y compris des boucles d’oreilles en bronze, des pièces de monnaie en cuivre coulé, des perles de pierre et de verre, une quantité énorme des ustensiles pour l’usage quotidien, deux plaques de terre cuite portant des motifs de cavalier, etc. et un morceau ou parti de rempart reconstruit de la cité. On peut dire que cette couche appartient au 2e siècle et au 1er siècle av. J.-C.

Couche 9

Cette couche a été construite peut – être sur la couche n8abondonnée. Les restes sont très peu. La poterie y est en petits morceaux et le charbon est sous forme d’une mince couche. Ici, il paraît que l’homme avait recommencé à s’établir de nouveaux après un interval d’abandon. Comme objets fabriqués on a pu puiser des quelques morceaux de bijoux en or, la poterie de base pour l’usage quotidien, quelques perles en pierre, pièces de monnaie en cuivre coulé, restes de puit à anneaux de terre cuite etc. On peut dire que cette couche appartient au 1er  siècle av. J.-C.

Couches 10et 11

Cette couche 10 témoigne un grand repeuplement de ce centre urbain. La superficie excavée de cette couche relève 5 unités construites de l’uniformité architecturale. Toutes ces 5 unités sont construites entièrement de briques complètes. Les façons de bâtir sont les mêmes – les fondations en 4 ou 5 ou 6 niveaux et les briques arrangées en sens de largeur. Sur la fondation les briques sont arrangées  en sens de longueur. Les pièces de ces structures sont rectangulaires et très étroites avec des dimensions soit de 3 X 2,5 ou 2,6 X 2,55 ou 4 X 2,5 mètres. Un chemin de 0,80 mètre de largeur entre les deux maisons était déterré. On a observé qu’un nouveau mur de rempart de la cité a été construit sur la partie élevée créée par l’écroulement du rempart de la couche 8. Et ce nouveau mur avait 2 mètres de largeur. La couche 11 étant une réorganisation de la même superficie, les façons ou les techniques restent les mêmes. Mêmes les briques utilisées ici étaient les mêmes que celles de la couches 10. Parfois les constructions précédentes (c’est à dire de la couche 10) étaient démolies pour y construire de nouvelles structures, les nouvelles structures étant les structures de la couche 11 avec le matériel de la couche 10. On a trouvé un bâtiment avec même un système de drainage d’eau et avec un puits aux anneaux de terre cuite dont les anneaux étaient plus grands que ceux d’autrefois. Les restes de riz brûlé, du charbon, seulement deux petits fragments de plaque de terre cuite (montrant que ces plaques peut – être étaient démodées à cette époque), la sorte de poterie comme de l’époque ancien, des outils en pierre utilisés surtout dans la cuisine, beaucoup de perles en pierre etc. aussi étaient déterrés. La découverte la plus importante était celle d’un magot des pièces de monnaie en argent ‘marquées d’étampe’(‘punch marked coins’ en anglais) dans un bâtiment de la couche 10. Les morceaux de charbon étaient emportés au laboratoire de Radiocarbone de Lyon pour fixer la date des restes. On peut dire que la couche 10 appartient au 1er siècle av. J.-C.jusqu’à la 1ère moitié du 1er siècle AP. J. – C. et la couche 11 aux1eret 2esiècles ap. J.–C.

Couches 12et 13

Ces deux couches sont tellement intercalées que souvent c’est difficile de les voir séparément. Par rapport aux couches précédentes, on peut observer un changement de techniques de construction. Les murs y étaient de deux faces entre lesquels était le remplissage où les faces avaient les fragments pas plus grands que 15 cm. et le remplissage consistait de petits fragment entre 5 à 8 cm. mélangés avec de la terre. Les dimensions des habitations sont mesurées comme 11 ou 12 m2 quelques une en plus étant divisées en deux parties, rendaient les pièces très étroites. On a observé que la disposition des maisons n’était pas du tout spacieuse donc les chemins d’entre ces maisons étaient très étroits. Cela montre que l’urbanisation était très dense. Mais on a aussi trouvé une pacerelle d’espace vide en sens de nord – sud qui pourrait être le chemin principal de cette partie. Les archéologues français sont tombés sur une structure avec des briques de 25 X 20 X 5 cms. qu’on n’a pas trouvées dans d’autres endroits qu’ici et quelques unes étaient disposées de façons différentes et décoratives (on observe une pareille disposition sur le grand et fameuse site de Pahārpur). Les restes de ces structures sont au pied de rempart et ‘intra muros’. La poterie  trouvée ici est spéciale avec des motifs différents et estampés. Peut – être, est – ce que cette construction était – elle un endroit de l’importance religieuse ou bien un endroit de culte? On a aussi excavé les restes d’une structure circulaire (ou absidale ?) mais on n’a pas compris ce que c’était exactement. Pendant cette période de la couche 12, on observe une amplitude de poterie ce qui démontre que sa production était augmentée remarquablement et avec une variété de formes. Avec cette poterie, on a aussi trouvé des figurines de terre cuite qu’on peut dire appartenant à l’époque des Guptas, des perles en pierres variées et de verre, des objets de métal, des jouets en terre, et d’autres. On a vu une absence totale de pièces de monnaie. On peut dire que ces couche numéros 12 et 13 appartiennent à la fin du 2e siècle jusqu’au 4e siècle ap. J.-C.et du 3e siècle au 5e siècle AP. J.-C.

Couche 14

Il y manque la continuité entre les couches 12 – 13 et la couche 14. C’est pour cela qu’on peut dire que peut – être que le site a été abandonné en temps de la fin de la couche 13. Donc on n’était pas sûr de la date du commencement de l’habitation humaine dans la couche 14.Mais grâce à la méthode de radiocarbone on peut constater que cette couche avait débuté au 7e siècle AP. J.-C.Le rempart de la cité construit au temps de la couche 10 était intacte pendant les couches 11, 12, et 13. Il s’est écroulé pendant la couche 13 et on n’a pas de preuve qu’il était reconstruit en couche 14. La condition des restes des habitations n’étaient pas bonne. Les restes des maisons de bonne qualité semblent être absents, les maisons semblent plutôt simples. La rue ou le chemin en sens nord-sud et de 3 m. de largeur est observé comme la structure la plus importante de cette couche, qui au contraire, était très bien construit et qui était beaucoup utilisé. Encore une exception d’une construction de bonne qualité était ce qu’on avait trouvé dans la tranchée carrée numérotée F4, le matériel utilisé était celui de recyclé/réutilisé même. Les objets fabriqués trouvés dans cette couche étaient peu et simples comme la poterie et d’autres objets de terre cuite pas spéciaux, les morceaux de métal, outils en pierre, perles de pierre et de verre etc. Tout cela ne parle pas du grand statut socio-économique de la cité. On peut dire que cette couche appartient au 6e siècle jusqu’au 10e siècle AP. J.-C.

Couche 15

Elle montre une continuité avec la couche 14 mais dans la seconde phase de cette couche 15 on remarque un changement dans le cadre de l’architecture qui a amené une transformation de disposition de l’espace de la cité. La route du nord-sud de la couche précédente est restée toujours là. Une nouvelle construction, sur les restes de la couche 14, d’un regroupement d’habitations est remarquée dans la partie d’ouest. Les archéologues dans une habitation ont découvert 4 jarres fixées dans le plancher, 3 des quelles étaient plaçaient près d’un foyer. A cause de la disposition d’habitation changée (qu’on vient de mentionner avant, dans cette couche) la grande route de la cité était bloquée donc une nouvelle grande route a été créée un peu vers l’est et parallèle au rempart de ce centre urbain. On n’a trouvé aucune nouvelle construction de maisons dans la seconde phase de cette couche. Un nouveau mur de rempart a été érigé dans cette étape. Dans d’autres découvertes on peut parler des objets mobiles comme de la poterie sans spécialité, des perles en pierres et en verre, des bracelets de verre, fragments de métal et des outils de pierre. On peut dire que cette couche 15 appartient aux 6jusqu’au 12e siècle AP. J.-C.

Couches 16, 17 et 18

Quand on avait commencé à excaver la surface du terrain attribué aux groupe d’archéologues français, une couche épaisse de la terre humide, noirâtre et avec des morceaux de briques est sortie. Sauf quelques fragments de murs, presque pas conservés et dans un mauvais état, nulle autre preuve d’aucune construction n’est sortie. Mais à la fois, est sortie une immense quantité de poterie, la plus grande des autres couches discutées auparavant et encore la majorité de cette poterie était très bien conservée. Plus que 70 assiettes, la majorité d’elles bien intactes, un narguilé entier dans une très bonne condition, la toute nouvelle sorte de poterie appelée (le nom donné par ces archéologues mêmes) ‘fine slipped orange ware’ que je traduis comme ‘articles oranges de poterie fin à engobe’ ayant des parois fines, toute cette poterie était très bien protégée par la boue amassée et durcie compactement de l’extérieure et de l’intérieure de ces pots ainsi devenant un excellent matériel pour les empaqueter solidement. On la possibilité de dire que c’était le résultat d’accumulation d’eau dans ce morceau de terrain. Une telle concentration de poterie nous indique ce lieu pourrait être un lieu soit de manufacturer soit de stocker soit de vendre la poterie. Probablement une pluie très forte et tombée tout à coup et avait inondé le lieu et qui avait amené de la boue du rempart voisin. Cette accumulation d’eau et de boue peut – être avait créé une condition marécageuse pendant long temps et qui à la fin était séchée et était durcie. D’autres trouvailles étaient un fragment de cela don chinois, quelques morceaux de poterie verte et émaillée à la personne, des perles de pierre et de verre, des bracelets en verre, des outils de pierre etc. On peut dire (mais pas définitivement) que ces couches appartiennent aux 16e, 17e et 18e siècles AP. J.-C.

Conclusions

L’intention des archéologues du Bangladesh et leur souhait sérieux même de travailler très excessives et longuement sur et étudier un tel site est témoin de la bonne volonté des archéologues du Bangladesh qui démontre leur bonne intention de connaître leurs propres passé et patrimoine. Entreprendre des fouilles de telle dimension montre aussi que le département de l’archéologie du pays marche bien.

Cette activité archéologique à long terme menée sur un site tellement important avec l’acceptation du côté du Bangladesh de travailler ensemble avec une équipe des archéologues français démontre la qualité, l’habilité supérieures et une bonne compréhension de l’Inde ancienne des experts français.

Pour en parler, sans aller aux détails, et tenant en compte du fait que ces fouilles conduites soit par l’équipe de France sur un terrain limité et aussi par celle du Bangladesh sur un autre terrain limité, et étant donné que la superficie étant extrêmement vaste de la cité, on ne peut pas généraliser ou tirer une conclusion générale basée sur ces trouvailles pour toute la grande superficie de ce site de la cité importante de Pundranagar ou de Mahāsthāngarh.

Mais à la fois on peut au moins croire en un modèle de stratigraphie et d’une chronologie cohérente de ce site tellement important, sorties de ces fouilles menées par cette ‘coentreprise’ Franco – Bangladeshi, pour étudier et de comprendre d’avantage ce premier centre urbain du Bengale.  Cette activité archéologique d’initiation, de ce site va aider à mieux interpréter et à mieux comprendre des trouvailles et des résultats des futures fouilles de cette cité d’une valeur historique et archéologique.

Références :

  1. Ma visite personnelle à Mahasthangarh en Juin 2011.
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  6. Imam Abu, Sir Alexander Cunningham and the Beginnings of  Indian Archaeology, Asiatic Society of Pakistan, Dacca, 1966.

5) Rey A. et Rey- Debove, Le Petit Robert, Le Robert, Paris, 1990.

6) Roy Sourindranath, The Story of Indian Archaeology 1784 – 1947, Director Genaral, Archaeological Survey of India, New Delhi, 2011.

  • Sitographie

1)https//en.banglapedia.org

2) https//puratattva.in

Tous les deux sites consultés le 5 avril 2022 entre 19h30 et 20h.30.