September 1, 2022

Le non-sens et ses aspects différents

LOKOGANDHAR ISSN : 2582-2705
Indigenous Art & Culture

M. Partho Das

Assistant Professor (French Studies)

Amity School of Foreign Languages

Amity University Kolkata

Konnagar, Hooghly

L’Inde

E-mail: parthodas.home@gmail.com

Résumé: Le non-sens est une proposition ou une phrase dépourvue du sens. Il s’agit d’une notion proche de l’absurde. Selon Albert CAMUS, l’absurdité est le non-sens de la vie. L’expression <<sens>> de la vie désigne l’interrogation sur l’origine, la nature et le but de la vie ou plus généralement de l’existence, en particulier de l’existence humaine. Cette interrogation métaphysique est souvent posée sous la forme d’une série de questions:

<< Qui sommes-nous?>>, << D’où venons-nous?>>, << Où allons-nous?>>

Au cours de l’histoire dans les cultures humaines, de nombreux courants intellectuels, philosophiques, artistiques, religieux ou scientifiques se sont posés ces questions pour les traiter à leur manière. Le philosophe Jean Grondin en parle comme d’une <<pensée essentielle>>.

D’autre côté, nous pouvons voir l’existence du nihilisme où toutes les valeurs sont sans fondement et rien ne peut être connu ou communiqué. Elle est souvent associée à un pessimisme extrême et à un scepticisme radical qui condamne l’existence. L’existence et la non-existence de Dieu ont un rôle très important dans la pensée nihiliste. Ici, nous pouvons discuter de la pensée nihiliste dans le Bouddhisme et de la prise de conscience de l’absence de sens. En fait, les aspects différents du non-sens sont discutés dans ce texte.

Mots clés: non-sens, nihilisme, absurde, existentialisme, néant.

Depuis l’antiquité, la pensée du non-sens est présente dans différents domaines de l’intellect comme la littérature, la pensée spirituelle, la pensée religieuse, la pensée artistique, la pensée philosophique etc. On a vu le non-sens dans la vie pendant les guerres mondiales où nous avons vu non seulement la destruction des villes et la mort des gens mais aussi la destruction de l’humanité. Pendant cette période, il n’y avait pas d’homme dans plusieurs familles en Europe. C’était une blessure de la guerre. Les dames et les enfants sont devenus seuls dans la famille où il n’y avait aucun membre gagnant. La crise sociale et économique a entouré l’humanité entière. Le désespoir a touché chaque esprit humain. Ce n’était pas vu pendant les guerres mondiales seulement, mais c’était vu des siècles après les siècles pendant la crise de l’humanité. Du non-sens et le désespoir de la vie, le concept de nihilisme est né. Le non-sens est une proposition ou une phrase dépourvue du sens. Il s’agit d’une notion proche de l’absurde. Selon Albert CAMUS, l’absurdité est le non-sens de la vie. L’expression <<sens>> de la vie désigne l’interrogation sur l’origine, la nature et le but de la vie ou plus généralement de l’existence, en particulier de l’existence humaine.

L’approche religieuse: Dans différentes pensées religieuses, la philosophie profonde est également inhérente. En hindouisme, il y a aussi le concept du sens et du non-sens de la vie. Ici le <<Purushartha>>est la notion qui désigne le sens de la vie. Ça se décompose aux Dharma, Artha, Kama et Moksha. On peut trouver la pensée de nihilisme en hindouisme aussi. Selon la philosophie de certaines sectes de l’hindouisme, la mort est inévitable. Ainsi, le plaisir et la joie matérialistes sont des illusions. En conséquence, il ne faut pas être heureux dans le plaisir et il ne faut pas être triste lors des mésaventures. Le bouddhisme parle aussi du non-sens de la vie. Les quatre nobles vérités sont essentielles de savoir pour le bouddhiste. Le bouddhisme dit qu’il y a la vérité de la souffrance et toute vie implique la souffrance et l’insatisfaction. Il ajoute qu’il y a la vérité de l’origine de la souffrance et cela repose dans le désir et l’attachement mais la fin de la souffrance est possible. C’est le noble chemin octuple qui nous entraîne à la fin de la souffrance. La présence du non-sens est également observée dans le jaïnisme. La tradition des sages nus (Digamvara) et la tradition des sages de la robe blanche (Swetamvara) sont les manifestations du néant dans la vie humaine. Nous observons également la touche de nihilisme dans religions différentes du monde.

L’approche scientifique: La science est notamment concernée sur le destin de l’univers. L’un des plus grands physiciens de l’époque modern, Stephen Hawking a dit dans son œuvre célèbre <<A Brief History of Time>> que nous vivons dans un univers étrange et merveilleux. Il faut une imagination extraordinaire pour pouvoir apprécier son âge, sa dimension, sa violence et même sa beauté. Et la place que nous occupons, nous les humains, au sein de ce vaste cosmos peut sembler vraiment insignifiante. Si bien que nous tentons de donner un sens à tout cela, nous tentons de comprendre comment nous nous intégrons à l’ensemble.

L’approche philosophique: Le non-sens existe dans le nihilisme, l’absurdité et l’existentialisme. Le nihilisme est une philosophie pour décrire la désintégration de la morale traditionnelle dans la société occidentale. Au XXe siècle, le nihilisme englobait une variété de pensées philosophiques et esthétiques qui, dans un sens ou dans un autre, niaient l’existence de véritables vérités ou valeurs morales, rejetaient la possibilité de la connaissance ou de la communication et affirmaient l’ultime non-sens ou sans but de la vie. Pour les nihilistes, la vie n’a pas de sens. Nos actions, nos émotions, nos souffrances, nos joies, tout n’a pas de sens. L’expression <<sens>> de la vie désigne l’interrogation sur l’origine, la nature et le but de la vie ou plus généralement de l’existence, en particulier de l’existence humaine. Cette interrogation métaphysique est souvent posée sous la forme d’une série de questions:

<< Qui sommes-nous?>>, << D’où venons-nous?>>, << Où allons-nous?>>

Comme nous n’avons pas la réponse à toutes ces questions, la pensée nihiliste nous interroge sur toute notre existence. En fait, le nihilisme est l’idéologie du néant. Bien que le nihilisme n’est pas le pessimisme. Selon le nihilisme, le monde simplement existe et l’homme a créé la morale en créant le bien et le mal. La chute de la conscience qu’il n’y a pas de sens objectif à notre vie est le nihilisme.

Pour lutter contre cela, nous avons deux réponses; i.e. l’absurde et l’existentialisme. Selon l’existentialisme, c’est à chaque personne à définir le sens de sa vie. La vie n’est pas déterminée par un dieu supranaturel et l’homme est libre. L’homme est seul responsable devant lui-même. Le sentiment du non-sens de la vie peut surgir de la <<Nausée>> de Sartre qui inspire le caractère machinal de l’existence sans but. Il peut naître du sentiment de l’étrangeté de la nature. Selon Sartre, les hommes sont comme ils sont et qu’on n’y peut rien changer. Il ajoute qu’il n’y a pas de déterminisme et l’homme est libre. Selon l’existentialisme, nous avons une responsabilité absolue de nous-mêmes. La liberté politique et la prospérité matérielle terminent la lutte pour l’existence et la survie. Mais lorsque nous augmentons la lutte, certaines questions se posent. Ce sont

<<pourquoi sommes-nous ici ?>>, <<comment pouvons-nous faire la différence ?>>, <<comment devons-nous vraiment vivre ?>>

La grande philosophe existentialiste féministe Simone De Beauvoir a souligné que ce n’est pas toujours simple. Dans son livre <<La Deuxième Sexe>>, elle soutient que la société et la structure politique conspirent souvent pour rester la femme en arrière.

En philosophie, l’absurde est une idée ou un concept dont l’existence paraît injustifiée. Il résulte donc de la contradiction d’un système par le fait. L’absurde est un mouvement littéraire et philosophique de la seconde moitié du XXe siècle. Les auteurs de l’absurde publient principalement des romans, du théâtre et des essais. Ils décrivent la situation tragique de l’homme dans un monde incompréhensible où la mort est inévitable. L’absurde apparaît pendant la Seconde Guerre Mondiale où la manifestation de la destruction était à son maximum. Selon Camus, il faut affronter l’absurde. Et si nous ne pouvons pas, alors nous avons une option de suicide. Ça peut être le suicide philosophique pour le Dieu, ou le suicide physique. Il y a aussi une autre option pour devenir une rébellion. Plus ou moins, dans ces philosophies, nous nous interrogeons à propos de l’existence du Dieu suprême. Et cette question du néant se manifeste sous différentes formes de philosophie qui échappent à l’esclavage de la religion.

Le non-sens dans la littérature et dans l’art: On peut trouver la présence du concept de non-sens dans le dadaïsme et dans le surréalisme. Le dadaïsme était un mouvement en réaction au massacre insensé de la Première Guerre mondiale. Celui a essentiellement déclaré la guerre contre la guerre. D’autre côté, le surréalisme est principalement un mouvement artistique. Dans ce mouvement, on trouve l’art abstrait et les scènes illogiques qui permettent à l’inconscient de s’exprimer. L’œuvre de Breton et la peinture de Dali nous entraînent dans un monde surréaliste. Ici, le non-sens est évident partout.

Dans Le mythe de Sisyphe d’Albert Camus, Sisyphe est probablement le plus célèbre pour sa punition dans le monde souterrain pour ce qu’il a fait dans sa vie. Selon la mythologie grecque, Sisyphe est condamné à faire rouler un rocher jusqu’au sommet d’une montagne, seulement pour que le rocher redescende à chaque fois qu’il atteint le sommet. Camus identifie Sisyphe comme le héros absurde, à la fois pour son comportement sur terre et pour sa punition dans le monde souterrain. Sa punition est d’endurer une éternité de lutte sans espoir. Camus suggère que Sisyphe pourrait même accomplir sa tâche avec joie. Lorsque Sisyphe accepte son sort, cependant, sa tristesse et sa mélancolie s’éloignent. Camus a comparé notre vie quotidienne à celle de Sisyphe. La vie monotone, l’activité continue et le chagrin de la vie sans joie sont également présents dans notre quotidien. Parfois, nous pensons à tout quitter dans la vie ou nous consacrons notre vie au pouvoir suprême. Camus a raconté correctement notre vie avec Sisyphe. Dans le chef-d’œuvre de Camus <<L’étranger>>, on trouve la présence de l’absurdité absolue de la vie humaine de manière différente. Dans le roman Les mouches de Sartre, l’auteur inclut un thème existentialiste dans la pièce, ayant Electre et Oreste engagés dans une bataille avec Jupiter et sa tyrannie. Ici l’auteur a voulu montrer la tyrannie de l’oppression allemande et la révolte des français contre l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Différents écrivains nous montrent le non-sens dans la vie humaine ainsi que dans la société par leurs œuvres pendant la crise de l’individu ou de la société.

La conclusion: Nous considérons que la philosophie du néant n’est pensée et fleurie qu’en occident. Mais ce n’est pas le vrai concept. Il y a longtemps, la pensée du néant est discutée dans différentes philosophies indiennes. Dans l’hindouisme sens et non-sens sont présents simultanément. Mais si nous parlons du bouddhisme, nous trouverons l’idée profonde du néant. Bouddha a dit que tout est temporaire, non seulement temporaire mais aussi momentané. Et cette existence momentanée apporte le vide. Et finalement le vide de la vie se transforme en chagrin. C’est l’explication claire de la présence du néant dans la philosophie bouddhiste. Plus tard, le néant et le non-sens se manifestent sous la forme d’absurde et dans la pensée de l’existentialisme.

Références

1. Camus, Albert. Le mythe de Sisyphe. Paris: Gallimard, 1942.

2. Moore, H C. Nihilism, and other Isms of the day. India: Wentworth Press, 2016.

3. Law, David R. Briefly: Sartre’s Existentialism and Humanism. India: SCM Press, 2007.

4. Siderits, Mark. Studies in Buddhist Philosophy.Oxford Scholarship Online, 2016.